Par Michel Bastien

Niamey,

15 - 21 octobre 1995

Après la Guinée et le Togo, le Niger a accueilli la Troisième session africaine de formation à l’éducation aux droits de l’homme et à la paix pour les enseignants(es) des écoles primaires et secondaires, organisée par le Cifedhop en collaboration avec le Ministère de l’Education nationale du Niger et l’Internationale de l’Education.

Des Africains forment des Africains

Les cinquante-quatre participants (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Mali, Niger, Sénégal) ont travaillé en ateliers. Les animateurs, anciens stagiaires africains du Cifedhop et membres actifs des sections nationales de l’eip, ont eu recours à des méthodes participatives; ces approches pédagogiques actives et différenciées ont porté leurs fruits puisqu’au terme d’une semaine d’ateliers pédagogiques et de tables-rondes thématiques, les participants ont manifesté une bonne connaissance et une maîtrise satisfaisante des termes et concepts des principaux instruments internationaux et régionaux de protection et de promotion des droits de l’homme.

L’éducation, une priorité

Compte tenu des enjeux auxquels est confrontée l’Afrique d’aujourd’hui, deux thèmes majeurs auront marqué les ateliers: l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes et le droit à l’éducation pour tous (article 17 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples). En effet, dans des pays où la scolarisation des filles est un problème majeur et où les différentes religions proposent un modèle de domination inspiré du modèle masculin, les enjeux affectifs, politiques, sociaux, culturels et économiques sont essentiels. Dans la droite ligne des préoccupations exprimées lors de la récente conférence de Pékin, les animatrices d’ateliers ont apporté à chacun un cadre juridique précis, provoqué des réflexions à partir d’études de cas, mais surtout réaffirmé le droit des femmes à participer à part égale au destin de tout un continent pour un développement durable.