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Centre international de formation pour l'enseignement des droits de l'homme et de la paix


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Contrats d'interd�pendance et droits de l'homme

par Willem Doise

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I. Coop�ration et interd�pendance

Piaget et la coop�ration entre �gaux

L'un de mes collaborateurs,Christina Staerkle (Staerkle, Cl�mence Doise, � para�tre) travaille actuellement sur les repr�sentations sociales de la d�mocratie et, notamment, sur les caract�ristiques psychologiques qui sont attribu�es � une population inconnue quand on apprend qu'elle vit dans un r�gime d�mocratique. Pour r�sumer, ce sont les caract�ristiques d'une population donn�e qui pr�f�re r�soudre les conflits par la discussion plut�t que par des affrontements violents. Ce qui nous m�ne � Piaget. Dans son livre sur le jugement moral (Piaget:1932), il th�orise cette image d'un citoyen d�mocratique, qui s'�panouit dans la discussion entre �gaux. En ce sens, c'est bien un livre de psychologie sociale, voire de psychologie politique. Il s'agit d'une tentative pour expliquer des caract�ristiques psychologiques du futur citoyen par sa participation � un type particulier d'interaction: l'interaction entre �gaux qui doit rendre la d�mocratie possible.

Illustrons cette assertion par quelques citations du Piaget de l'�poque, l'id�e de base de plusieurs �crits (Piaget:1932, 1976a, b) est que ni la pens�e �gocentrique des individus (leur autisme) ni leur soumission � une autorit� sociale (la contrainte sociale) ne peuvent aboutir � une rationalit� de port�e universelle. Au contraire, seule la coop�ration entre �gaux est source de raison; elle est d�finie comme tout rapport entre deux ou n individus �gaux ou se croyant tels, autrement dit tout rapport social dans lequel n'intervient aucun �l�ment d'autorit� ou de prestige. Il va de soi qu'en fait, il est bien difficile de s�rier les conduites, autrement que par degr�s, en coercitives et en coop�ratives, le produit d'une coop�ration peut �tre impos� dans la suite par contrainte, etc. Mais, en droit, la distinction est intelligible et, en pratique, on arrive � une estimation tr�s suffisante pour les besoins de la discussion. Cela dit, nous croyons que seule la coop�ration constitue un processus g�n�rateur de raison, l'autisme et la contrainte sociale ne parvenant qu'� la pr�logique sous toutes ses formes (Piaget:1976a, p.67).

Le lien entre pens�e enfantine non encore autonome et id�ologies conservatrices est indiqu� directement par Piaget(1932, p. 53) : "Au r�sidu propre � l'attitude conformiste des petits correspondent les d�rivations �origine divine ou adulte� et �permanence dans l'histoire�. Au r�sidu propre � l'attitude d�mocratique des grands correspondent les d�rivations �origine naturelle�(...) et �progr�s� , Et dans le passage qui suit cette mise en correspondance, on trouve un �cho d'une probl�matique trait�e par les premiers d�fenseurs des droits de l'homme, celle de la contrainte �ventuelle des lois vot�es par une g�n�ration ant�c�dante sur la suivante: "Il reste � discuter une question essentielle. Comment se fait-il que la pratique de la d�mocratie soit si avanc�e dans le jeu de billes des gar�ons de onze � treize ans, alors qu'elle est encore si peu famili�re � l'adulte, en bien des domaines? Il est �vident qu'il est plus facile de s'entendre sur certains terrains que sur d'autres et que les r�gles du �carr� ne sauraient exciter les passions autant qu'une discussion sur le droit de propri�t� ou la l�gitimit� de la guerre. Mais, outre ces raisons (et apr�s tout est-ce si �vident que les questions sociales soient plus importantes pour nous que les questions de r�gles de jeu pour l'enfant de douze ans?), il y en a d'autres, d'un plus grand int�r�t psycho-sociologique. Il ne faut pas oublier, en effet, que le jeu de billes dispara�t vers quatorze ou quinze ans, au plus tard. Les enfants de onze-treize ans n'ont donc plus d'a�n�s en ce qui concerne ce jeu. Un fait qui n'est pas sans importance, n'ayant plus � subir la pression de partenaires qui imposent leur mani�re de voir gr�ce � leur prestige, les enfants, dont nous venons d'�tudier les r�actions, arriveraient �videmment beaucoup plus vite � prendre conscience de leur autonomie que si le jeu de billes durait jusqu'� dix-huit ans. De m�me, les ph�nom�nes caract�ristiques des soci�t�s adultes seraient tout autres si la dur�e moyenne de la vie humaine �tait sensiblement diff�rente. Cette remarque a d'ailleurs trop peu frapp� les sociologues, quoique Auguste Comte ait dit que la pression des g�n�rations les unes sur les autres �tait le ph�nom�ne le plus important de la vie sociale".

Plus tard, apr�s l'exp�rience de la seconde guerre mondiale, Piaget n'a plus comme pr�occupation premi�re de construire des ponts entre id�al d�mocratique et d�veloppement de la raison. Est-ce une co�ncidence qu'il s'int�resse davantage � une logique plus d�contextualis�e du d�veloppement de la raison, pr�cis�ment lorsque des id�ologies totalitaires envahissent l'Europe et la guerre encercle la Suisse? Aux historiens de r�pondre.

Dor�navant, lorsque Piaget aborde encore le probl�me dans de nouvelles recherches, c'est d'une certaine mani�re par la n�gative, en expliquant le nationalisme, consid�r� comme un paradoxe du point de vue cognitif: "Ce paradoxe est le suivant : loin de constituer des donn�es premi�res ou seulement pr�coces, le sentiment et m�me la notion de sa propre patrie n'apparaissent que relativement tard chez l'enfant normal, sans que rien semble le conduire n�cessairement � un sociocentrisme patriotique. Au contraire, pour en arriver � la conscience intellectuelle et affective de sa propre patrie, l'enfant est oblig� de fournir un travail de d�centration (par rapport � sa ville, son canton, etc.) et de coordination (avec d'autres perspectives que la sienne) -travail qui le rapproche de la compr�hension des autres patries et des points de vue autres que les siens(...). Pour expliquer la facilit� avec laquelle apparaissent plus tard les diverses formes de sociocentrisme nationaliste, il faut donc admettre ou bien qu'il intervient � un moment donn� des influences ext�rieures aux tendances se manifestant durant le d�veloppement de l'enfant (mais alors, pourquoi ces influences sont-elles accept�es?) ou bien que les obstacles m�mes qui s'opposaient aux d�centrations et aux coordinations initiales (d�s la formation de l'id�e de patrie) r�apparaissent � tous les niveaux et constituent la cause la plus g�n�rale des d�viations et des tensions. C'est dans cette seconde direction que s'oriente notre interpr�tation." (Piaget et Weil: 1951, pp.605-606).

Le sociocentrisme nationaliste serait donc qu'une centration parmi d'autres de la pens�e abstraite. S'il peut �tre saisi ainsi au niveau de l'individu, il s'int�gre d'autre part dans une dynamique sociale que Piaget, en tant que psychologue, n'�tudie pas.

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Formes d'interd�pendance

C'est peut-�tre Lerner(1977) qui d�crit le mieux l'ancrage de telles centrations dans des dynamiques sociales quand il �met l'id�e que le besoin fondamental de justice aboutirait facilement � des pratiques discriminatoires afin de satisfaire d'une juste mani�re ses propres besoins et ceux de ses proches. Pour faire r�gner l'�galit� et l'�quit� entre semblables, il serait n�cessaire de se tenir � distance d'une grande partie de l'humanit� qui n'arrive pas � assouvir sa faim et qui vit dans l'in�galit� et l'injustice. Se �m�ler � ces gens� en dehors de rapports strictement r�glement�s mettrait en danger toute possibilit� de fonctionnement selon la croyance en un monde juste. C'est ici qu'il faut introduire la notion de figures d'interd�pendance. Lorsqu'il s'agit d'une identification tr�s �troite, comme c'est le cas pour la famille, une justice ou une solidarit� bas�es sur les besoins d'autrui peuvent pr�valoir . Ce n'est plus le cas lorsque les unit�s deviennent plus larges o�, selon les cas, des sentiments de similarit� ou d'�quivalence peuvent sous-tendre des d�cisions �galitaristes ou m�ritocratiques � l'int�rieur de ces unit�s, mais d'indiff�rence, voire de discrimination active � l'�gard de ceux qui n'en font pas partie. Selon Lerner, toutes ces modalit�s de rapports peuvent �tre bas�es sur des rationalisations parfaitement compatibles avec l'id�e d'un monde juste. Il semble avoir raison. D'ailleurs, l'exclusion ne se pratique pas seulement � l'�gard d'�trangers, mais aussi � l'�gard de certaines cat�gories de citoyen (ne) de nos propres soci�t�s.

Pourtant, de multiples formes d'interd�pendance caract�risent les rapports entre individus au travers de toutes sortes de fronti�res. La diffusion de maladies virales a amen� de v�ritables g�nocides lors de contacts entre peuples et la pand�mie actuelle du sida ne tient pas compte des fronti�res. Aussi bien la diffusion de certaines maladies que les efforts pour les combattre tissent des rapports d'interd�pendance r�elle au niveau plan�taire. Il en est de m�me dans de multiples autres secteurs, notamment celui de la criminalit� organis�e, de l'�cologie, des monocultures impos�es par des rapports �conomiques au d�triment d'un d�veloppement �conomique �quilibr�,

La circulation des maladies, le commerce, la diffusion des id�es cr�ent de multiples rapports d'interd�pendance r�elle entre groupes �loign�s dans l'espace qui affectent les conditions d'existence des uns et des autres souvent sans une r�elle compr�hension de ces liens d'interd�pendance. Au contraire, des dynamiques institutionnelles de tous ordres peuvent avoir pour r�sultat de fixer l'attention sur des fronti�res tout en occultant la perm�abilit� de celles-ci aux id�es, aux d�terminismes �conomiques, aux contacts biologiques.

C'est � partir de telles consid�rations qu'il faut travailler � l'id�e de contrat d'interd�pendance. Vu que les g�nes, les virus, les effets �conomiques, les id�es nous mettent en contact les uns avec les autres et nous int�grent dans des structures d''interd�pendances multiples, il faut d�finitivement �carter toute id�e d'apartheid, d'un isolement splendide, d'un non-s interventionnisme qui ne peuvent plus exister, si tant est qu'ils n'ont jamais exist�. C'est bien une telle vis�e qui s'exprime aussi bien dans des proclamations du droit d'ing�rence pour des raisons humanitaires que dans des campagnes contre la vente et la fabrication des mines antipersonnelles.

Interd�pendance, il y a, pour le meilleur ou le pire. Une tendance � �r�glementer� cette interd�pendance a abouti � la D�claration universelle des droits de l'homme, � la Convention europ�enne des droits de l'homme et � tant d'autres �chartes� parfois moins institutionnalis�es. Peuvent-elles fonctionner comme des contrats r�gissant les rapports d'interd�pendance entre humains? A premi�re vue, la r�alit� des reportages t�l�visuels apporte tous les jours une r�ponse n�gative � cette question. Si, par exemple, la D�claration universelle des droits de l'homme a �t� inspir�e, selon les consid�rants de son pr�ambule, par une volont� de combattre des "actes de barbarie qui r�voltent la conscience de l'humanit�" et avait pour but de favoriser "l'av�nement d'un monde o� les �tres humains seront libres de parler et de se croire lib�r�s de la terreur et de la mis�re", elle est loin d'avoir atteint son but. Mais, au moins, elle contribue � l'�laboration d'une repr�sentation normative des multiples rapports d'interd�pendance qui relient les individus humains entre eux.

Quand nous nous engageons dans un rapport avec autrui, nous savons que le sort de l'un et de l'autre, participant � ce rapport, sera affect� par cette interaction, dans une certaine mesure, � l'int�rieur de certaines limites, au prix d'un certain co�t. Des repr�sentations normatives sur ce que devraient �tre ces effets existent dans la plupart de nos interactions situationnelles. Nous disposons de plusieurs mod�les de contrat, de prototypes de relations plus ou moins justes. Ces �valuations se font en fonction de sch�mes et de principes construits dans de multiples interactions. Ces principes peuvent �tre culturellement d�finis et leur application peut �tre institutionnellement garantie. Il faut en rechercher pour l'ensemble des rapports humains. Les droits de l'homme sont de tels principes de contrats qui, du moins au niveau de l'intention, devraient organiser une multitude d'interactions.

La vis�e, l'intentionnalit� des droits de l'homme est universelle, du moins au niveau de leur formulation. Dans nos interactions avec autrui, ind�pendamment de son origine , nous nous obligeons, selon la D�claration universelle, � respecter son int�grit� corporelle, son acc�s aux ressources n�cessaires pour vivre dignement et n�cessairement, son int�gration dans un ordre soci�tal assurant protection contre l'arbitraire. Logiquement, pour rester cr�dibles, nous devrions seulement nous engager dans des rapports avec autrui respectant ces principes. De nombreux probl�mes se posent, comme celui des conditions �conomiques impos�es aux pays du tiers monde, celui du ch�mage et de l'acc�s aux soins chez -nous.

C'est ici qu'un champ immense de recherches s'ouvre. De tels principes contractuels, pour fonctionner doivent se traduire dans des repr�sentations sociales pouvant orienter les conduites. Nous nous sommes donc engag�s dans un programme de recherches sur les droits de l'homme (DH) comme repr�sentations sociales (RS).


II. L'�tude des droits de l'homme comme des repr�sentations sociales
Hypoth�ses

D'une mani�re tr�s g�n�rale les repr�sentations sociales peuvent �tre d�finies comme des principes organisateurs des rapports symboliques entre individus et groupes. Leur �tude fait intervenir trois hypoth�ses importantes (Doise, Cl�mence, Lorenzi-Cioldi: 1992) que nous pensons aussi pertinentes pour �tudier les droits de l'homme.

Une premi�re hypoth�se est que les diff�rents membres d'une population �tudi�e partagent effectivement certaines croyances communes au sujet d'un enjeu social donn�. Les RS se cr�ent dans des rapports de communication qui supposent des r�f�rents ou des rep�res communs aux individus ou groupes pris dans ces �changes symboliques. Etudier les DH comme des RS consistera donc en premier lieu � v�rifier s'il existe des rep�res communs aux individus et groupes �tudi�s, � d�finir les composantes de cette �ventuelle base commune et � d�crire la fa�on dont elle est organis�e. Si les RS peuvent ainsi �tre consid�r�es comme une sorte de �carte mentale� commune dont se servent les membres d'un groupe, cela peut �tre d� au fait qu'ils se r�f�rent � des syst�mes de significations institutionnalis�s. Une question que nous poserons par la suite est de savoir dans quelle mesure des d�finitions institutionnelles des DH peuvent servir comme rep�res communs aux membres de diff�rents groupes nationaux et culturels.

Une deuxi�me hypoth�se concerne la nature des diff�rences des prises de positions individuelles par rapport � un champ de RS. La th�orie des RS n'exclut nullement que les individus diff�rent entre eux dans les rapports qu'ils entretiennent avec ces repr�sentations. Mais elle implique que ces variations dans les prises de position sont elles-m�mes organis�es d'une mani�re syst�matique. Par rapport aux DH, cette deuxi�me hypoth�se nous conduira donc � analyser les dimensions sur lesquelles les individus se positionnent diff�remment � l'�gard des DH.

Une troisi�me hypoth�se consid�re l'ancrage des prises de positions dans des r�alit�s collectives. Ces ancrages sont multiples, ils ont �t� principalement �tudi�s de trois mani�res diff�rentes (Doise:1992). D'abord, les liens entre variations des prises de position dans un champ de repr�sentations et adh�sion � des croyances et des valeurs g�n�rales sont analys�s. Ces croyances et valeurs sont consid�r�es comme g�n�rales dans la mesure o� elles sont cens�es organiser les rapports symboliques dans plusieurs domaines. Il faudra donc v�rifier si de tels liens existent aussi pour le domaine des DH. Les RS sont aussi �tudi�s pour autant qu'elles s'ancrent dans les perceptions, que les individus construisent des relations entre groupes et cat�gories qui les impliquent plus ou moins directement. Bien entendu, de tels ancrages devraient aussi se v�rifier pour les RS des DH, qui ont souvent �t� d�finis dans des p�riodes de tensions et de crises sociales. Enfin, une mani�re privil�gi�e pour �tudier des ancrages de repr�sentations est de rechercher les liens entre appartenances et positions sociales et modulations dans les prises de position, l'hypoth�se g�n�rale �tant que des insertions sociales partag�es donnent lieu � des interactions et exp�riences sp�cifiques qui, �ventuellement, � travers l'intervention diff�renci�e de valeurs, croyances et perceptions sociales, modulent les prises de position de nature symbolique. D'une mani�re sp�cifique, nous nous attendons aussi � ce que de telles dynamiques interviennent dans la d�finition des attitudes individuelles � l'�gard des DH.

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Apports de l'empirie

Nous rapporterons avant tout les principales conclusions de nos propres recherches sur les RS des DH tout en les compl�tant avec celles rapport�es par d'autres coll�gues. Aux fins de cet expos�, nous les reproduirons en fonction des trois hypoth�ses th�oriques que nous venons d'�voquer.

Le champ des droits de l'homme

Principalement, deux recherches nous renseignent le plus explicitement sur ce champ tel qu'il est construit par des ressortissants de diff�rents pays. Dans la premi�re (voir Cl�mence, Doise, De Rosa, Gonzales:1995), nous demandions � des �l�ves �g� (e)s de 13 � 20 ans, habitant 4 pays diff�rents (le Costa Rica, la France, l'Italie et la Suisse) de se prononcer sur 21 situations de restrictions de certains droits en termes d'atteintes aux DH sur une �chelle en 4 points (oui, s�rement; oui, peut-�tre; non, pas vraiment; s�rement pas). Les r�sultats sont tr�s convergents. Il ne fait pas de doute que, dans les 4 pays, les �l�ves structurent leurs r�ponses d'une fa�on semblable autour d'un ensemble d'�l�ments qui se retrouvent plus ou moins explicitement dans des textes officiels comme la DUDH. Une recherche du Bureau international de l'�ducation, effectu�e sous la direction de L. Albala-Bertrand dans plus de trente pays, a repris et adapt� cet instrument. Nous pourrons donc v�rifier le degr� de g�n�ralit� de ces r�f�rences communes.

Dans la deuxi�me recherche (pour un expos� de la m�thode et des r�sultats d'une �tude pilote voir Doise, Spini, Jesuino, Ng & Emler:1994) nous avons reproduit, pour des �tudiant (e)s de 38 pays diff�rents des 5 continents, le texte de la D�claration universelle des droits de l'homme (DUDH). Pour chaque article de cet instrument, nous leur avons demand� de r�pondre � des questions concernant l'importance attribu�e � l'article, leur implication personnelle dans le respect de cet article, l'efficacit� attribu�e au gouvernement et aux partis politiques pour le faire respecter. Nous pouvons d�j� conclure que les r�ponses s'organisent d'une mani�re semblable dans les diff�rents pays en diff�renciant les droits selon des cat�gories semblables et d�j� utilis�s par les r�dacteurs de la D�claration (droits individuels, droits sociaux, droits socio-�conomiques, droits � un ordre soci�tal).

Aux r�sultats de ces deux �tudes, il faut ajouter les r�sultats portant sur une population plus restreinte des habitants de Gen�ve (Doise et Herrera:1994). Contrairement aux recherches pr�c�dentes, cette recherche commen�ait par des questions ouvertes, invitant les participant/ (e)s � �num�rer et d�crire les DH; pratiquement tous les droits �num�r�s pouvaient �tre mis en rapport avec ceux proclam�s dans la DUDH.

La r�f�rence commune � des d�finitions officielles des DH semble donc une r�alit� assez r�pandue. Ceci ne signifie pas n�cessairement que tous les r�pondant (e)s adh�rent sans r�serves � l'ensemble des droits contenus dans la DUDH. C'est le probl�me que nous abordons maintenant.


La variation des prises de position individuelle

Diaz-Veizades, Widaman, Little et Gibbs (1994) ont �galement utilis� la DUDH comme base d'un questionnaire sur les DH. Cependant, ils effectu�rent un important travail d'adaptation de ce texte. D'abord, ils reformul�rent les articles en 116 items pour lesquels des �tudiant (e)s donn�rent chaque fois leur degr� d'accord sur une �chelle en 7 points. Ensuite, ils �limin�rent lors d'une �tude pilote tous les items qui ne contribuent pas d'une mani�re importante aux facteurs d'une analyse factorielle. Ils privil�gi�rent donc l'�tude de l'organisation des variations interindividuelles dont la logique se manifeste dans les 4 facteurs retenus lors de la recherche d�finitive. En r�sum�, le facteur 1 concerne l'acc�s et la garantie � un revenu minimum vital (nourriture, v�tements, logement, soins m�dicaux); le facteur 2 a trait aux limites des droits civils et politiques, ou en d'autres termes, � une position contraire aux droits humains, le facteur 3 porte sur l'�galit�, en particulier la garantie des droits fondamentaux pour tous sans discrimination de races, de genres ou de croyances, enfin le facteur 4 est d�fini par des items li�s aux droits � la vie priv�e (Diaz-Veizades, Widaman, Little et Gibbs: 1994, 317-321).

Rapportons �galement des r�sultats sur la nature des variations des prises de positions d'�l�ves suisses ins�r� (e)s dans plusieurs fili�res d'enseignement ou de formation � Gen�ve. Les analyses portent sur des r�ponses de 912 �l�ves � 13 questions demandant d'�valuer dans quelle mesure diff�rents droits pr�sent�s �taient de bons exemples des DH. Le premier facteur d�gag� est orient� par des droits concrets de nature socio-�conomique (droits d'avoir un emploi, de vivre avec sa famille, de recevoir des soins m�dicaux) ayant un degr� �lev� de prototypicalit�. Mais ce facteur est aussi fortement satur� par le droit, moins prototypique, d'avoir un chien. Les contributions les plus fortes au deuxi�me facteur proviennent toutes de droits jug�s les moins prototypiques et qui sont g�n�ralement plus discut�s : droits de refuser d'aller � l'�cole, de fumer, de refuser le service militaire, de faire gr�ve et d'habiter le pays que l'on veut. Enfin, le troisi�me facteur est satur� le plus fortement par les droits de nature politique et juridique dont les jugements de prototypie sont moyens ou �lev�s : droits d'�lire le gouvernement, de faire partie d'un syndicat, d'�tre d�fendu/e) au tribunal par un avocat, d'�tre prot�g� (e) par la police contre la violence.

Que montre cet inventaire, sinon que les opinions entre individus, provenant d'une m�me culture, voire habitant un m�me pays ou une m�me ville, diff�rent sur plusieurs dimensions dans leurs appr�ciations de diff�rents droits. Bien entendu, dans la plupart de ces �tudes, les chercheurs s'�taient pr�cis�ment efforc�s de pr�senter des droits tr�s h�t�rog�nes, et il n'est pas �tonnant qu'ils retrouvent dans l'organisation des r�ponses des populations �tudi�es un reflet de cette h�t�rog�n�it�. S'il est vrai que des diff�rences entre cultures existent dans leurs approches des DH, il est tout aussi vrai que de telles diff�rences existent entre les membres d'une m�me culture.

Le fait que des r�f�rences communes existent, par rapport aux DH, n'implique nullement que les individus entre eux �valuent les diff�rents droits de la m�me mani�re. Toutefois, dans notre �tude avec le texte de la DUDH, nous avons pu constater que les prises de positions des individus ne diff�renciaient gu�re les 30 articles: ceux qui, par exemple, attachaient le plus d'importance aux droits individuels, attachaient aussi g�n�ralement le plus d'importance aux autres familles de droit; ceux qui s'engageaient plus pour certains droits manifestaient aussi un plus grand engagement pour les autres, et de m�me pour les croyances dans l'efficacit� du gouvernement. D'une certaine mani�re, eu �gard � l'ensemble des droits, leurs croyances et engagements �taient fortement li�s: elles faisaient bloc. Apparemment, ce lien, tr�s fort entre attitudes � l'�gard des diff�rentes familles de droits, ne cadre pas avec la vari�t� des prises de position que nous venons d'illustrer � l'aide de donn�es de plusieurs recherches. Nous reviendrons sur ce probl�me quand nous parlerons de l'ancrage et de la contextualisation dans les RS des DH,

Pour le moment, insistons sur une autre source de variation. Si, pour chacune des 3 composantes de leurs prises de position ou attitudes, les individus ne diff�renciaient pas entre droits individuels, sociaux, politiques et socio-�conomiques, les liens entre �valuation, engagement personnel et croyance dans l'efficacit� gouvernementale par rapport � l'ensemble des droits, variaient cependant syst�matiquement entre individus, de sorte que nos analyses permettaient de distinguer 4 types de positions � l'�gard des DH.

Pr�cisons qu'une telle typologie a �t� obtenue aussi bien en traitant les r�ponses de plus de 7'000 �tudiant (e)s, sans tenir compte des pays de provenance (analyse panculturelle selon Leung et Bond: 1989), qu'en contr�lant des �ventuels �effets pays� en enlevant � chaque r�ponse la moyenne nationale (analyse individuelle, selon Kenny et La Voie: 1985). Deux analyses hi�rarchiques ont donc �t� effectu�es.

Les deux analyses donnent quatre groupes de sujets. Un groupe de r�pondant (e)s donne syst�matiquement des r�ponses �lev�es pour les trois types d'�chelles. Il s'agit de sympathisant (e)s par rapport � l'id�e des DH.

Un autre groupe de r�pondant (e)s peut �tre consid�r� comme compos� de sceptiques car leurs r�ponses sont les moins favorables sur toute les �chelles.

Un autre groupe de r�pondant (e)s constitue un groupe avec des r�ponses assez basses sur les �chelles d'implication personnelle, mais plus �lev�es sur l'�chelle d'efficacit� gouvernementale. Ce sont des �gouvernementalistes�.

Enfin, un dernier groupe se d�clare concern�, mais, en m�me temps, exprime plus de doutes quant � l'efficacit� gouvernementale. Cette structure des r�ponses serait typique des �personnalistes�.

Ancrage des RS des DH

Dans notre pr�sentation de la th�orie des RS, nous avons distingu� 3 sortes d'ancrages. La premi�re a �t� pratiqu�e aussi bien par Diaz-Veizades que par nous-m�me. Ainsi Diaz montre, par exemple, que les individus, qui privil�gient une conception des DH limit�e par la contrainte, obtiennent aussi des scores �lev�s � une �chelle de nationalisme, et bas � des �chelles d'internationalisme et de libert�s civiques. Ils ont aussi des sympathies politiques plus r�publicaines que d�mocrates. Par contre, ceux et celles qui adh�rent � une conception des DH favorisant la s�curit� sociale sont aussi plus internationalistes aux Etats-Unis et leurs sympathies vont plut�t vers les D�mocrates.

Dans les analyses des r�sultats de l'�tude avec les 30 articles, nous avons jusqu'� maintenant surtout pratiqu� une analyse de l'ancrage combinant celui-ci dans les valeurs et dans les perceptions de l'environnement social et notamment dans les conflits qui le traversent et qui peuvent toucher directement les r�pondant (e)s . Nous pouvons d�j� conclure cette premi�re analyse de l'ancrage par la constatation, de nature g�n�rale, que l'adh�sion prioritaire � des valeurs universelles et d'harmonie sociale, accompagn�e de repr�sentation de dysfonctionnement soci�tal est syst�matiquement en rapport avec une repr�sentation plus favorable par rapport aux DH, tandis qu'un positionnement oppos� est accompagn� de scepticisme. De plus, une conscience et une exp�rience plus aigu�s de conflit et d'injustices, ainsi qu'une absence relative de souci de bonheur peuvent permettre un engagement plus personnel oppos� � une attitude plus �gouvernementaliste�.

Ces modalit�s d'ancrage montrent aussi qu'il n'y a pas de correspondance univoque entre, d'une part, choix de valeurs, perceptions, exp�riences personnelles et explications de violations et, d'autre part, positionnements � l'�gard des droits de l'homme. Diff�rentes combinaisons de toutes ces composantes repr�sentationnelles peuvent �tre envisag�es pour rendre compte d'un m�me positionnement.

Pour l'�tude sur les atteintes aux DH avec des �chantillons de jeunes de 4 pays, deux �chelles se sont r�v�l�es particuli�rement importantes pour rendre compte de la mani�re dont les sujets tra�aient une fronti�re entre ce qui �tait atteinte et pas atteinte aux DH. Ces �chelles portaient sur les droits des personnes face au pouvoir politique et �conomique. Par exemple, les �l�ves ayant une vision restrictive des atteintes des DH �taient aussi ceux qui trouvaient normal qu'une entreprise, avant d'engager un employ� , enqu�te sur sa religion, sa mani�re de vivre, son �ventuelle appartenance syndicale, son casier judiciaire, sa sant� et qui attribuaient aussi � un gouvernement de tels pouvoirs d'investigation.

Pour ce qui est de l'ancrage dans des exp�riences sociales il faut, bien entendu, signaler des effets d'appartenances nationales, aussi bien dans l'�tude avec les quatre pays que dans l'�tude plus vaste. Cependant, l'observation de telles diff�rences doit encore �tre mise en rapport avec l'ensemble d'autres variables, �conomiques, culturelles, politiques, religieuses qui diff�rencient les pays.

Une autre forme d'ancrage est celui qu'on peut rechercher dans le progr�s de la socialisation avec l'�ge. Nous avons vu que trois facteurs se d�gageaient principalement dans les r�ponses des jeunes. Le premier principe organisateur, centr� sur les droits concrets, perd de sa pr�gnance avec l'�ge et l'�loignement de la pratique religieuse. L'insertion dans une fili�re scolaire moins prestigieuse, le fait d'�tre de sexe masculin et d'�tre distant de la religion va de pair avec une plus forte utilisation du deuxi�me principe organisateur, le plus �loign� de la d�finition institutionnelle des DH. Enfin, le principe organisateur orient� par les droits civils et politiques se renforce clairement avec l'�ge. Il impr�gne �galement plus fortement les conceptions des droits des �l�ves des sections scolaires les plus prestigieuses et des �l�ves qui d�clarent avoir d�j� re�u des informations sur les DH.

Diversit� des prises de positions � l'int�rieur d'une m�me culture il y a, et cette diversit� est li�e � des priorit�s de valeurs diff�rentes, � des repr�sentations sociales diff�rentes de l'environnement social, au pouvoir attribu� aux institutions et � la socialisation des individus. Il nous semble aussi important d'�tudier ces aspects d'ancrage � l'int�rieur de nos propres cultures d'appartenance qu'� travers diff�rentes cultures. Il n'est d'ailleurs pas exclu que les variations intra-culturelles soient homologues � des variations interculturelles, que par exemple le lien avec des priorit�s de valeurs � l'int�rieur d'une culture puissent se retrouver lors de comparaisons entre cultures privili�giant certaines valeurs plus que d'autres. Nous esp�rons pouvoir illustrer de telles homologies quand nous disposerons de toutes les donn�es de notre recherche transculturelle avec la DUDH.

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La contextualisation

Les ancrages signal�s jusqu'� maintenant ont tous �t� rep�r�s � l'aide de m�thodes de type corr�lationnel, mettant en rapport des diff�rences de prises de position dans un domaine avec celles observ�es dans d'autres domaines repr�sentationnels. Nous avons pratiqu� une autre m�thode pour �tudier l'ancrage, qu'on peut d�signer par le nom de contextualisation. Moghaddam et Vuksanovic(1990) nous avaient sugg�r� le principe de cette m�thode. Dans une premi�re recherche, ils demandent � des groupes d'�tudiant (e)s de Montr�al d'indiquer leur soutien pour diff�rentes mesures concernant les DH soit au Canada, soit en Union sovi�tique, soit dans le Tiers Monde. Dans les deux derniers contextes, leur soutien est relativement plus fort. De m�me, dans une deuxi�me �tude, on pr�sente � des sujets, des sc�narios cens�s se d�rouler soit � Montr�al, Moscou, ou New-Delhi. Trois de ces sc�narios peuvent �tre consid�r�s en rapport avec des violations �ventuelles des DH : licenciement d'une pr�sentatrice de TV qui ne veut pas changer son style de coiffure et d'habillement; "traitement inhumain" d'un terroriste, vol � l'�talage d'une m�re pour nourrir ses trois enfants. Des �chelles de r�ponses permettent de calculer un indice d'attitude � l'�gard des droits de l'homme. Cette attitude est beaucoup plus favorable quand les sc�narios se d�roulent � Moscou ou � New-Delhi. De plus, une troisi�me �tude permet de v�rifier que des �tudiant (e)s de Montr�al s'engagent davantage dans une action concr�te (rappeler l'enqu�teur) quand il s'agit d'une �tude sur des violations des DH dans le Tiers Monde par rapport aux m�mes violations se d�roulant au Canada.

Tout se passe donc comme si effectivement une utilisation ethnocentrique des DH se produit facilement. Pourtant, dans deux recherches exp�rimentales de m�me type, nous n'avons pas pu retrouver un effet aussi net de contexte quand des �tudiant (e)s en Suisse avaient � se prononcer sur des probl�mes de DH, soit en Suisse, en France ou en Belgique. Cependant, l'�valuation g�n�rale du pays en question est significativement li�e au respect des DH dans ce pays. Tout se passe donc comme si pour des pays consid�r�s comme relativement proches du pays d'appartenance une diff�renciation ne se produit plus, mais que les st�r�otypes �valuatifs g�n�raux interviennent encore. Ceci est � mettre en rapport avec les r�sultats d'une troisi�me exp�rience proposant � des �l�ves de Gen�ve (�g�/e)s en moyenne de 14 � 15 ans) diff�rents sc�narios impliquant une personne qui viole les droits d'une autre se trouvant dans une situation plus ou moins probl�matique par rapport � la loi. L'�valuation de cette �victime� influe fortement sur le jugement de la violation, mais, r�sultat bien plus surprenant, le fait d'�voquer explicitement les DH, par rapport � une situation o� il ne s'agirait que de faits divers, att�nue significativement la s�v�rit� des jugements. Signalons que plusieurs des sc�narios sont situ�s explicitement en Suisse. Il se pourrait alors que les interrog� (e)s, ayant en g�n�ral une bonne opinion de leur pays, ou d'autres qui lui ressemblent, refuseraient d'y voir se d�rouler de graves atteintes aux DH.

Ces �tudes sur l'ancrage nous montrent donc clairement que des visions id�ologiques, proclamant la sup�riorit� des r�gimes d�mocratiques, peuvent renforcer certaines prises de positions dans le domaine des DH. Il n'en reste pas moins vrai qu'il ne faut pas pour autant conclure � une conception des DH qui ne serait qu'ethnocentrique. Au contraire, les recherches montrent aussi clairement que la probl�matique des DH constitue �galement un enjeu concernant les rapports sociaux et institutionnels � l'int�rieur de nos pays.

Relevons sp�cialement un r�sultat de la recherche d�j� mentionn�e qui proposait plusieurs sc�narios, impliquant des violeurs et des victimes de certains droits. Quand on demandait explicitement aux participant (e)s � la recherche d'indiquer leur degr� d'adh�sion aux droits impliqu�s (interdiction de la torture, droit � l'asile, � l'�ducation, � fonder une famille, � la vie priv�e, � la vie), ils n'indiquaient gu�re de r�serve. Toutefois, leur degr� de d�saccord avec des violations concr�tes de ces droits �tait beaucoup moins net. Tout se passe donc comme si une adh�sion g�n�ralis�e aux principes des DH peut tr�s bien aller de pair avec des restrictions de ces droits et une tol�rance de leurs violations dans des situations concr�tes, souvent complexes. Lorsque des droits sont mis en oeuvre dans des contextes sp�cifiques et ne sont plus �nonc�s abstraitement , beaucoup de sources de variations interviennent. C'est de cette mani�re que nous expliquons la diff�rence entre homog�n�it� des prises de position � l'�gard de diff�rents articles de la DUDH et variations syst�matiques entre ces prises de position quand ces m�mes droits sont pr�sent�s d'une mani�re plus contextualis�e.


Conclusion

Nous avons commenc� cet expos� par une r�f�rence aux travaux de Piaget. Ce n'�tait pas uniquement un geste de r�v�rence, mais un geste de reconnaissance envers sa position de psychologue engag�. Une fois pris comme base de d�part qu'aucune autorit� de toute sorte ne peut nous imposer la v�rit� et, partant, que celle-ci doit �tre construite dans l'interaction, autant explorer avec Piaget les possibilit�s pour l'atteindre dans une interaction structurante, permettant au conflit socio-cognitif de se d�rouler dans un ensemble de rapports d�mocratiques.

Cependant, tout n'est pas rapport direct entre pairs. D'o� l'id�e de contrat d'interd�pendance, de contrat qui devrait �tre propos� et respect� en toute circonstance.

En quelle mesure une telle id�e constitue-t-elle d�j� une r�f�rence g�n�rale, comment les individus se positionnent diff�remment par rapport � ces droits et dans quelles r�alit�s sociales ces diff�rentes positions sont-elles ancr�es ? Voil� quelques questions auxquelles j'essaie actuellement de r�pondre avec d'autres psychologues sociaux.

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� CIFEDHOP 2008