Centre international de formation pour l'enseignement des droits de l'homme et de la paix
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Vers une appropriation de la Convention sur l'�limination de toutes les formes de discrimination � l'�gard des femmes (1979)
Atelier d'animation p�dagogique propos� par Mame DIARRA Bousso Fall, institutrice � l'�cole primaire �l�mentaire Idrissa Diop, Thi�s, S�n�gal. |
J'ai choisi de travailler sur la question de la discrimination que subissent les femmes africaines en g�n�ral, et plus particuli�rement les femmes s�n�galaises.
La femme africaine est per�ue comme une �faible cr�ature� qui aurait besoin, para�t-il, d'�tre toujours �paul�e. Les hommes se la repr�sentent comme un �tre inf�rieur, aux possibilit�s intellectuelles limit�es. Ses droits, ses devoirs et ses obligations sont, de fait, dict�s par la coutume, elle-m�me renforc�e par la l�gislation.
Ce n'est que depuis quelques ann�es que les femmes luttent pour am�liorer leur existence et d�fendre leurs droits. Jusqu'� r�cemment dans l'histoire, il �tait interdit � la femme d'assister aux r�unions et de participer � la prise de d�cisions concernant la destin�e du pays, la politique de ville, les priorit�s du village, la vie de la communaut�, voire de la famille. Aujourd'hui, bien que nous soyions parvenues � obtenir des r�unions mixtes, les hommes continuent, la plupart du temps, de d�cider � notre place. Mais l'on peut cependant observer quelques progr�s: par exemple, la terre, autrefois, appartenait exclusivement aux hommes; gr�ce � des luttes acharn�es, les femmes ont r�ussi � se regrouper et � se voir attribuer des terres � leur tour.
C'est dans le domaine de l'�ducation que la discrimination se fait surtout sentir, au S�n�gal en tout cas. Si des progr�s tangibles ont �t� enregistr�s en mati�re d'alphab�tisation des femmes, la sous- scolarisation des filles demeure pregnante. Au S�n�gal, 42% des filles seulement sont scolaris�es.
Au niveau de l'emploi, les femmes sont sous-repr�sent�es tant chez les cadres, les professionnels tout comme en politique. Pour un travail �quivalent, elles sont moins pay�es que les hommes cependant qu'elles doivent assumer en plus, � elles seules, l'obligation des t�ches domestiques ainsi que les soins aux enfant.
De nombreuses autres formes de discriminations continuent de peser sur la vie quotidienne des femmes. Les mutilations sexuelles dont les filles sont victimes n'en est pas une des moindres.
II.Objectifs poursuivis
L'objectif g�n�ral est de favoriser l'appropriation de la Convention sur l'�limination de toutes les formes des discriminations � l'�gard des femmes. Pour ce faire, il est sugg�r� i) d'analyser des cas de violations de droits de la femme; ii) de discuter de voies possibles de solution en vue d'am�liorer la situation.
III L'approche sugg�r�e est inspir�e de la p�dagogie de la coop�ration.
a) violations de droits de la femme: illustrations
Yacine Yacine est mari�e. Elle habite un village situ� � 20 kilom�tres de Thi�s, au S�n�gal. Elle travaille dans les champs. Elle produit, traite et stocke 80% de la nourriture consomm�e dans la famille. Elle fait la cuisine et �l�ve les enfants. A la fin des r�coltes, c'est son mari qui s'approprie toute la production et qui l'utilise comme cela lui convient. Les produits de cette r�colte permettent au mari de s'offrir une deuxi�me femme. Yacine n'a ni le droit de participer aux cours d'alphab�tisation dispens�s dans le village, ni de voter lors des �lections. De l'avis du mari, la place de la femme, c'est aux champs et � la maison. |
Rokhaya Rokhaya est n�e dans la capitale. Elle est devenue une jeune m�nag�re qui vit chez ses beaux parents, au village. Son mari est fonctionnaire. Il travaille pour une grande entreprise. Rokhaya habite chez une famille nombreuse compos�e du p�re, de la m�re, des fr�res et soeurs ainsi que des cousins du mari. Rokhaya se l�ve au premier chant du coq pour s'adonner aux travaux domestiques. Cette dure corv�e lui a valu une s�rie de fausses couches. Elle s'expose ainsi � l'opprobe puisqu'elle est per�ue par sa belle famille comme �tant incapable d'avoir un enfant. Aussi risque-t-elle d'�tre r�pudi�e. Source: Famille et d�veloppement, juin 1979. |
Fatou A 12 ans, Fatou fut oblig�e d'�pouser Souleymane, un riche quadrag�naire polygame. Cette homme la bat toutes les nuits. Inform�, le chef de village, cens� rendre la justice, donne raison � la brute car, dit-il, une femme doit ob�ir � son mari. Un jour, de guerre lasse, Fatou s'enfuit de la maison conjuguale et s'en va vivre en ville, dans un bordel. La tenanci�re verse � Fatou un �salaire� de mis�re. -extrait d'un journal local. |
Mariama Mariama travaille comme bonne dans la basse-ville. Elle re�oit un tr�s bas salaire . Elle n'a pas de cong�, n'est pas inscrite ni � l'IPRES (Institut de Pr�voyance Retra�te), ni � la CSS (Caisse de S�curit� Sociale). Mariama se l�ve la premi�re et se couche la derni�re. Elle est battue par sa patronne � la moindre faute. Pour un travail moins p�nible, un boy per�oit le double du salaire de Mariama. Pour se nourrir, celle-ci doit se contenter des restes des repas de la famille. Un jour, elle est renvoy�e parce qu'elle est enceinte. Le futur p�re, le boy en l'occurrence, ne re�oit aucune sanction. Exemple recueilli aupr�s de l'inspection de la CSS. |
Ndeye Ndeye Ndiaye est une jeune femme de 35 ans injustement accus�e de vol par le mari de sa meilleure amie qui voulait abuser d'elle. Au commissariat de police, o� elle a �t� mise en garde � vue pendant trois jours, Ndeye a �t� tortur�e et viol�e par des policiers. Aujourd'hui l'affaire est entre les mains du tribunal. Source: Journal promotion du 17 juillet 1995. |
A�ssatou A�ssatou a 15 ans. Elle n'est jamais all�e � l'�cole. Pour ses parents, une fille doit rester � la maison et s'occuper des t�ches domestiques. Son fr�re, Moussa, fr�quente l'�cole du village o� il est en classe de quatri�me (4�me) primaire. Tous les jours, il re�oit toutes les faveurs de ses parents : meilleurs parts au petit d�jeuner et aux autres repas, les plus beaux habits, les petits cadeaux, etc... Cette situation am�ne A�ssatou � fuguer. Elle finit par arriver dans la grande ville. Elle se prostituera afin d'avoir les moyens de se procurer de belles robes et chaussures, � l'approche des f�tes. Source: Journal V�rit�, janvier 1994. |
b) Analyse des cas en regard de la Convention sur l'�limination de toutes les formes de discrimination � l'�gard des femmes.
c) discussions
� Quelles sont les solutions concr�tes que les �tats pourraient mettre en oeuvre pour que les protections proclam�es soient effectivement assur�es?
� Choisir, dans la Convention sur l'�limination de toutes les formes de discrimination � l'�gard des femmes, un probl�me juridique qui vous semble important dans votre communaut�.
� Pr�parer un projet d'action: i) localiser le projet; ii) pr�ciser les moyens financiers, humains et mat�riels; iii) anticiper les difficult�s; iiii) pr�parer une grille d'�valuation.
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